Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mon blog
15 juin 2005

Et la pluie continuait de tomber. Les gouttes

Et la pluie continuait de tomber. Les gouttes s'écrasaient sur le sol qui vibrait délicieusement sous le patient assaut de l'eau.

Je crois à vrai dire que rien ne fut jamais réellement normal. Depuis que j'étais enfant ma conduite était étrange, décalée.

On aurait dis que la réalité importait peu, ce qui comptait c'était le nombre de dalles par terre ou encore les pétales que comptait une fleur.

Je comptais, recomptant et recommençant.

Avec l'age je fut victimes d'absences. Je pouvais rester des heures à m'abîmer dans la contemplation du vide ... quand je relevais les yeux las c'était pour fixer un autre point.

Qu'y voyais je ? je l'ignore. Je me souviens de formes noires qui dansaient et s'enroulaient entour de minuscules grains de poussière, des étoiles qui scintillaient alors que la pluie tombait ...

Ce que j'aimais par dessus tout c'était ces matins tranquilles ou le soleil réchauffe la peau après une nuit de froide solitude, car j'étais seule et ce pour l'éternité.

J'aurais aimé créer de mes mains quelque chose pour te montrer mon amour. Une chose que moi seule peut créer, l'assembler et te l'offrir, emballer dans un papier cadeau brillant, mettre un ruban puis le laisser sur le pas de ta porte. Mais mes mains ne peuvent créer ce dont tu as besoin. Mon ame est stérile, aucune passion ne s'y implante, aucun amour n'y germe. La paix s'est desséchée et j'erre désormais perdue, scandant ton nom qui me revient, désarticulé par un écho moqueur.

J'étais un enfant calme, une adolescente normale, une adulte invisible. Le regard glissait sur moi mais cela m'importait peu, à cette époque déjà j'étais sourde au monde extérieur.

Je ne crois pas que j'étais folle, d'ailleurs je doute encore que je le sois en ce moment. La folie est un état d'esprit qui brise la compréhension du monde. Or mon monde à moi était parfaitement réglé. Je m'y baladais mais je savais. Oui je savais, c'était inscrit en moi. J'avais cette horrible dualité qui me rongeait de l'intérieur, cette chose qui est pire que tout et qui broyait mes organes sans aucune pitié.

Oh, de l'extérieur je paraissait entièrement calme. Plutôt bonne élève, promue à un avenir .. meilleur. Mais à l'intérieur de moi coulait un sang gorgé de haine et de mépris, j'était l'enfant des " si ", j'étais l'enfant des " peut être " .

La nuit je rêvais que j'étais toi, que j'étais allongée à ta place et que nos corps fusionnaient pour n'en former qu'un. Ce fut un rêve étrange jusqu'au moment ou c'est dans ta tombe qu'il devint réalité.

Il gelait dehors, j'ignore comment j'eus la force de creuser dans ta tombe et d'ouvrir le cercueil. Le fait est que j'étais allongée sur ton cadavre, dont il ne restait pas grand chose avouons le. Si, il restait ton visage, ton sublime visage conservé mieux que le reste, sans doute à cause des produits qu'il y avait dans les crèmes et le maquillage que tu t'appliquais.

Au début l'horreur puis quand la vague frénétique de la peur se retira ce fut l'incompréhension. Je sortis de la tombe, quel spectacle! et je rentrais chez moi, dormir.

Ce phénomène se répéta plusieurs fois sans que je comprenne. Mais je dois bien l'avouer que cela ne me choqua pas énormément. Je dois meme dire que je m'y habituais assez rapidement.

Ce que je suis je ne le dois à personne. Il est des choses qui resteront éternellement enfouies sous les couches de mon ame. J'apprécie toujours autant la fraîcheur de la nuit et la caresse du soleil. J'aime encore assez la chaire, sous toutes ses formes et je savoure le contacte de l'eau contre mes membres fatigués.

Réellement je suis loin de tout cela. Je suis comme avant, bien que changée tout en étant ce que je devais être. En tout cas c’est ton amour qui me sauva, du moins je me plait à le croire.

C'est compliqué, n'est ce pas?

Publicité
Publicité
Commentaires
Mon blog
Publicité
Publicité