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15 juin 2005

- Je suis allongée sur ce sol dur, sur cette

- Je suis allongée sur ce sol dur, sur cette herbe tendre, sous ce ciel étoilé, la lune m'observant de loin, mais suffisamment près pour m'emporter dans ses bras sur le toit du monde, ou je pourrais me suspendre dans le vide à ses cotés. En fait petit à petit je me rends compte que j'ai un corps. Je ne suis pas un tout, une sphère. Je sens le sang couler dans mes veines, mes bras reprendre leur force, mes jambes trembler, mon corps secoué par des spasmes et la lune qui danse au dessus de ma tête, les étoiles qui tombent et les arbres qui se penchent sur ma couche pour me chatouiller avec leurs branches.

Mais ou suis je donc ! Quel est cet endroit merveilleux ou toute chose devient une autre, ou tout s'évapore et se matérialise comme la brume matinale qui caresse notre timide imagination.

Et comme il fait froid ! Et comme ma peau me brûle ! Et comme la rosée m'écorche se gonflant de mon sang, mon sang si rouge, si fort qui bat à mes tempes.

Puis des couleurs étranges rayent le ciel, je vois du bleu, du jaune, de l'orange, du turquoise ! Comme des arcs en ciel se font et se défont, colorent l'obscurité nocturne.

Je tente d'ouvrir les yeux mais la douleur est trop forte, mes paupières sont collées, mes cils sont devenus vivants ! Ils s'enchevêtrent les uns contre les autres, soudant mes paupières, ma pupille se débattant violemment dans sa prison de chaire.

Comment puis je voir les couleurs si mes yeux sont fermés ? Comment est il possible que j'admire tranquillement le ciel lorsque je me convulse dans l'herbe haute. Que m'arrive t il ? Franchement, c'est pas la question qu'on se pose à ce moment là ... -

- Deux poings chauds contre mon cou, sur mes clavicules, m'écrasant les épaules contre l'herbe sèche. Une, deux, trois, quatre, cinq ... une voix enfantine compte, s'interrompant pour reprendre son souffle, un homme s'énervant paresseusement contre une prononciation trop vague.

En fait je suis une bougie, je suis une tout en étant composée de millions de points brûlants.

Les points m'écrasent toujours les épaules, " Tandis que l'étoile inodore, Que l'été mêle aux blonds épis, Émaille de ses bleu lapis ... " "... SON ... " " ... Son bleu lapis ... "

N'est ce pas un cour d'eau qui j'entend ? Le liquide glisser gaiement d'une pierre à l'autre, cascader joyeusement et s'infiltrer par les fissures sournoises ! Ah que j'aimerai être cette eau insouciante !

Je crois que là haut dans le ciel l'eau s'écoule éternellement dans des puits profonds, qui inondent le sol du monde et le fécondent.

Je me vois déjà à genoux buvant à la source, des gouttes précieuses s'écoulant sur mon menton, tombant à terre et une fleur éclatante perçant soudain du sol !

Ah que j'aimerai être cette eau ... -

- C’est comme la lente émergence le matin après une nuit de sommeil profond et lourd.

Lentement le monde se rappel a vous. Votre corps flottant dans l’eau, vos sens engourdis, un brouillas indistinct caressant votre cerveau.

Doucement des rides se forment, chaque nouvelle sphère à la surface lisse vous ramenant à la réalité, un nouveau portail de franchi et soudain la cassure brutale entre deux univers.

Les paupières encore closes sommes nous encore en train de rêver ou est ce déjà le retour.

Comme lorsque nous pénétrons imperceptiblement dans la nuit à la suite d’une longue journée, inconsciemment nous sortons d’un état de vie pour en rentrer dans un autre.

La lumière brûlant les yeux, l’incertitude du moment présent, le choc inévitable, une nouvelle naissance.

Peu a peu la chaleur se rappel a notre être. Les odeurs diverses chatouillent notre odorat et le touché revient par vagues successives, tantôt bonheur, tantôt horreur.

Le silence est mélodie qui enveloppe notre corps d’un doux manteau de certitudes, l’inconscience de la conscience, des bombes a retardement explosent sous les paumes de nos mains, notre esprit éclate soudain pour s’assembler dans un fait terrible, telle une marrée qui recouvre le rivage noyant ce qui était jadis. Le Je revient enfin. -

- Elle est là en face de moi. Belle et brune, les chevilles à peine recouvertes par tes jupons gris. Je m'agenouille et glisse ma main contre ta peau. Elle est froide et dure.

Je me vois face à toi, une musique dilue des notes lointaines qui s'égarent dans mon cerveau, je me touche l'épaule en te touchant le mollet ...

Je me vois me regarder en train de caresser tes cuisses, un doigt blanc glisser vicieusement jusqu'a tes hanches délicates, suivant une ligne imaginaire, mon bras est posé sur mon épaule, je m'avance voulant me rattraper par la manche, et tout s'écroule.

La neige tombe sur mes lèvres, je crois que mes doigts sont gelés. Accroupie dans l'eau chaude je n'arrive pas à saisir, à suivre mes délires. En fait je crois qu'une méduse tente de glisser son appendice dans mon oreille. En fait je crois que j'embrasse la méduse ... En fait je crois que c'est la méduse qui m'embrasse. Mais tout de même je devrais ouvrir les yeux pour regarder.

Je me colle tout de même contre tes jambes, le visage enfoui dans le tissus que je remonte soigneusement, je crois que toi tu ne vas rien dire comme d'habitude. Je crois aussi que bientôt on entrera dans ma tente pour me tirer par l'épaule et me dire que j'étais encore en train de caresser la table et remonter sa nappe.

Soudain je me rend compte que je ne suis pas là, je caresse un nuage, un nuage chaud et gentil. Je crois qu'il me chante des chansons, oui c'est ça, il me chante des chansons. Mais curieusement elles sont lugubres. Alors je serre le nuage entre mes mains, et le nuage se tait. -

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